Atelier lecture lundi 23 Mai
Nous étions réunis autour de plusieurs livres de Martin Winckler, à l’occasion de la parution de son dernier roman « Abraham et fils ».
C’est une lecture facile largement nourrie d’autobiographie. Le personnage principal, un enfant, nous livre sa perception des adultes d’une façon touchante. Installé dans une maison près de Pithiviers avec son père rapatrié d’Algérie, il découvre le passé dramatique de cette maison qui a abrité des juifs pendant la guerre. C’est l’occasion pour lui de découvrir une passion amoureuse qui se termine tragiquement…
C’est l’occasion pourtant d’aborder le difficile problème de la responsabilité des aviateurs qui larguent des bombes sur les villes à bombarder…des héros qui sont aussi des assassins…
« Le chœur des femmes » autre livre de Martin Winckler est considéré plutôt comme un document, écrit le plus souvent dans un style journalistique. Comme médecin, le docteur Karma choisit d’écouter les femmes, de leur donner la parole, ce qui n’est pas le cas de tous ses confrères.
Cela lui permet de montrer la distance qui existe entre les études de médecine et l’exercice de la médecine. C’est le rôle donné au personnage Jean Atwood.
Peu à peu les médecins apprennent à écouter le ressenti des patientes et à traduire leurs « non-dits » pour expliquer quelques manifestations gynécologiques.
On pense à « La maladie de Sachs », somme de témoignages aussi d’un monde « englué dans la tristesse ».
« En souvenir d’André » aborde les problèmes liés à la fin de vie.
Il développe à travers plusieurs cas le point de vue du médecin, ses difficultés liées à la législation en vigueur mais aussi le décalage avec la pratique. Il s’agit de la responsabilité du médecin devant la souffrance du patient. Il pose la question de la place à tenir par les soignants qui naviguent entre distance et empathie. Solitude du soignant comme celle du patient qui décide souvent de sa fin sans en parler à son entourage.
On pense à « La dernière leçon » de Noëlle Chatelet et aussi à « La balade de Narayama »…au film « Amour »…
D’autres livres ont retenu notre attention :
« La fin de l’homme rouge » de Svetlana Alexievitch… qui est un livre de témoignages à travers les populations de la Russie d’aujourd’hui. C’est un livre très riche mais aussi très dur qui révèle chez beaucoup une nostalgie du communisme qui nourrit sans doute le renouveau d’un culte pour Staline.
« l’empreinte de l’ange » très beau livre de Nancy Huston qui nous conte l’amour d’un flutiste et d’une femme de ménage. On rappelle d’autres titres qui ont marqué et notamment « Lignes de faille » du même auteur.
« Les péchés capitaux » dernier roman de Jim Harrisson, sorte de roman noir aux descriptions magnifiques d’une nature luxuriante où l’inspecteur pêche à la truite.
« Soudain, seuls… » le dernier roman d’Isabelle Autissier propose un sujet intéressant : jusqu’où est-on prêt à aller pour défendre l’être aimé dans des circonstances extrêmes.
« Le turquetto » de Metin Arditi…On recommande aussi « Prince d’orchestre » et « La fille des Luzzani » du même auteur.
Enfin « L’intérêt de l’enfant » de Ian Mac Ewan dernier roman de cet auteur qui avait déjà produit « Samedi » a suscité beaucoup d’attention…
La prochaine et dernière séance aura lieu le lundi 20 Juin…
Au programme « Le grand marin » de Catherine Poulain et « Kinderzimmer » de Valentine Goby.
Penser à un ou plusieurs titres pour la rentrée…